Les projets
Il y a deux ans aujourd'hui, nous étions en route pour Delhi. Là une escale très inconfortable de onze heures nous attendait avant de poursuivre notre chemin sur Katmandou. Nous en sommes revenus deux semaines plus tard avec Petite Fleur. Début d'une nouvelle aventure.
Avec le recul tout cela est bien extraordinaire. En 2007 trente trois enfants ont été adoptés par des français au Népal. Dont Petite Fleur. Des milliers d'agréments délivrés par an, des dizaines de milliers d'adoptants qui attendent des années. C'est un parcours long, pénible et ingrat qui parfois se termine dans le chaos. Peu de chances d'aboutir, la quasi certitudes de galérer.
Aujourd'hui nous sommes de nouveau sur les rangs pour une seconde adoption de préférence au Népal. Depuis, les conditions se sont durcies, les procédures alourdies, la probabilité d'aboutir a encore baissé. Et pourtant.
Même si raisonnablement la cause est quasi perdue nous cultivons l'espoir, l'envie, la foi dans ce projet. Même si les chiffres nous donnent le tournis, même si on nous répète que nous avons déjà eu beaucoup de chance la première fois, même si du haut de ma grande rationalité je sais que c'est presque irréalisable, une autre partie de moi sait aussi que sans rêves il n'y a pas de réalisation. Cette autre partie parle au quotidien de ce petit frère probablement déjà né quelque part entre Himalaya et Teraï. Petite Fleur l'attend. Elle sait que peut-être il ne viendra pas, mais régulièrement elle prépare les jouets qu'elle aimerait partager avec lui, elle le dessine, avec nous, dans notre maison.
Finalement, pour les enfants, c'est simple. Le rationel, le réel, le rêve, le futur et le présent, tout ça cohabite très bien. Et avoir un projet, c'est bien se projeter non ?
Alors rêvons ! Rêvez !
Et croyez !
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