Oser
Ca fait quelques semaines que le verbe oser me poursuit. Le Wiktionnaire nous dit qu'il s'agit d'entreprendre avec courage ou assurance. La belle affaire ; ça nous amène à des notions totallement subjectives de courage et d'assurance.
Pour ma part je dirais qu'oser a d'abord à voir avec les limites. Si j'ose quelque chose, c'est que jusque maintenant une limite m'interdisait d'aller plus loin et que pour oser je suis amené à la transgresser. Ce peut être un interdit social (un usage, un règlement, une loi) ou un interdit personnel : je ne dois pas faire ça, je ne peux pas faire ça, ou encore je n'ose pas faire ça ! Dans ce dernier cas, si je n'ose pas j'ai néanmoins conscience que d'autres le font, et que dans l'absolu j'ai aussi le droit de le faire.
Qu'est ce qui me retient ? La peur certainement. Celle des conséquences non maîtrisées, celle du jugement, ou encore celle d'être rejeté, de ne plus être conforme à l'image que j'ai donné de moi ou (que je pense) qu'on a de moi. Il y a donc bien un risque à courir pour oser.
Derrière le risque il y a la décision, le j'y vais, j'y vais pas qui paralyse. Dilemme entre ma partie volontaire et spontanée (waouh ! ce serait super de faire ça !) et ma partie raisonnable (m'enfin, ça va pas bien ? tu es en sécurité comme ça, et même si c'est pas l'idéal ce n'est pas la peine de tout chambouler !).
Ce dont je me suis rendu compte à force d'auto-bagarres de ce genre, c'est que quand j'en arrive à me poser cette question c'est que j'ai déjà décidé d'y aller. Et dans ce cas je perds beaucoup plus d'énergie à freiner qu'à foncer. Foncer m'amène un risque supplémentaire : celui de réussir et d'être heureux.
Et chez vous, ça se passe comment ?