Comme je l'écrivais il y a quelques semaines, j'ai décidé de refondre mon site web professionnel.

Après quelques énervements efforts, il est maintenant opérationnel, et j'y ai ajouté une partie blog dans laquelle je viens de terminer mon emménagement.

Je quitte donc Canalblog que je remercie pour sa longue collaboration pour voler de mes propres ailes sur Faites vos 'je' nouvelle formule !

A très bientôt là-bas...

Luc

Je crois que c'est le premier été où je suis si occupé.

Habituellement - c'est à dire depuis vingt ans - juillet est une période de ralentissement en entreprise. Les projets sont en standby, les clients injoignables et peu motivés, et - soyons honnêtes - l'ambiance n'est pas à la recherche de performance. Août est mieux encore. En temps normal il est difficile de réunir trois responsables simultanément dans la même pièce, en août ils ne sont plus là. C'est d'ailleurs la seule période où je me suis retrouvé quelques fois Big Boss et unique interlocuteur des clients, fournisseurs et prestataires de tout poil.

J'adooooore les mois d'été...

Cette année je suis réellement le Big Boss (réussite fulgurante, vous en conviendrez) et unique employé de ma mononationale à moi. Travaillant chez moi alors que Chère et Tendre s'absente plusieurs jours par semaine pour son travail à elle, je cumule également une partie des tâches d'homme au foyer et accessoirement de bricoleur-rénovateur d'Ermitage Bourguignon.

Et malgré cette suractivité je passe un excellent été. Et j'ai trouvé pourquoi, ce matin, en lisant une note sur un blog où il était question du temps, de celui qu'on n'a pas, de celui qu'on vole à une activité ou une personne pour l'attribuer à une autre.

Je n'ai pas d'impératif. J'ai des tâches à réaliser, je les exécute quand j'ai le temps, parfois le soir, parfois le week-end, parfois demain, parfois on verra plus tard j'ai pas envie. Impossible quand on travaille en entreprise avec des collègues. Impossible quand on a des horraires. Impossible quand on a un planning strict.

Je ne sais pas combien d'heures par semaine je travaille. En réalité je ne sais pas si je travaille. Je fais des choses - beaucoup de choses - qui me plaisent et j'y prends du plaisir. C'est le principal avantage d'être indépendant : choisir ce qu'on veut faire et dans quel sens on va.

J'adoooooore les mois d'été ! Encore plus maintenant !

Il y a trois ans maintenant un coup de fil nous surprenait en plein été en nous annonçant qu'une petite fille nous attendait au Népal. Cette nouvelle aussi inattendue qu'espérée nous a évidemment bouleversé mais aussi plongé dans le concret : nous allions devenir parents et il nous restait à faire de notre mieux dans ces circonstances particulières.

Il y a quelques mois nous avons obtenu un nouvel agrément qui nous a permis de nous mettre sur les rangs des familles en attente d'un enfant à adopter. Et tout de suite s'est posée la question de la stratégie à suivre. Quel pays ? Quelle association ? Qui ? Quand ? Comment ? En toile de fond nous avions les remarques que nous entendions ou que nous nous faisions nous même aussi : nous avons eu beaucoup de chance la première fois (3 ans à peine entre la décision et l'arrivée de Petite Fleur, ça tient du record !), ce sera moins simple cette fois-ci. Ou encore : on y est arrivé une fois, pourquoi pas une seconde ou une troisième. Ou encore : il est de plus en plus difficile d'adopter : 30.000 familles en attente – soit 10.000 de plus qu'il y a 5 ans – et 4.000 adoptions par an. A quoi bon ?

Face à ce problème nous avons choisi notre stratégie habituelle. D'une simplicité tellement absolue qu'elle en est angoissante : le lâcher prise. Nous ne pouvons avoir aucun contrôle sur les organismes d'adoption, sur les pays d'origines, sur les instances administratives, sur les tirages au sort de dossier, sur les pays qui ouvrent ou ferment au gré des circonstances économiques, politiques ou stratégiques.

En cessant d'essayer en vain de maîtriser la situation nous gagnons beaucoup : l'énergie qu'il nous faudrait dépenser à écrire et téléphoner partout et tout le temps pour recueillir des informations contradictoires et subjectives, l'attente insupportable d'une réponse, l'accumulation des refus, les énervements, découragements et crises inévitables. Nous gagnons en sérénité, pour Petite Fleur aussi. Le potentiel « petit frère » qu'elle attend et qui peut-être ne viendra pas  ne deviendra pas plus important par son absence qu'elle qui est là aujourd'hui et bien là. A vivre dans une chimère nous pourrions en oublier la réalité. En un mot nous gagnons notre présent, sans pour autant hypothéquer notre avenir.

Car le lâcher prise ce n'est pas non plus l'inaction ni l'attente vaine. Le lâcher prise c'est faire juste ce qu'il faut, quand il faut, en y mettant le cœur et le désir qui va bien, puis laisser faire les choses sur lesquelles nous ne pouvons pas influer. Dans notre cas c'est choisir les deux pays qui nous tentent, c'est écrire les lettres de motivation qui nous ressemblent, au moment où nous sommes disposés à le faire, en y mettant notre désir sans chercher à plaire.

Puis laisser faire les choses, en relançant juste ce qu'il faut la machine pour éviter qu'elle s'endorme, sans oublier de vivre notre quotidien de famille qui va plutôt bien.

Et je vous assure, ce n'est pas facile de lâcher prise...

Il y a environ deux mois de ça, nous décidions que l'été serait laborieux (dans le sens occupé par du travail) et que nous allions commencer par rénover notre chambre dans notre ermitage. Vu l'état de la pièce, je pense que nover serait plus approprié que ré-nover. Au programme enduire les murs, plaquer le plafond entre les poutres, colorer tout ça et poncer puis protéger le parquet. A cela devait s'ajouter quelques babioles : décapage porte et entourage de fenêtres, quelques finitions dans la salle de bain attenante, des broutilles. J'estimais que cinq jours de travail pour moi dont deux assistés de Chère et Tendre suffiraient largement.

Aujourd'hui j'affiche la mine fatiguée mais réjouie que vous pouvez voir ci-dessus pour vous annoncer qu'après un mois de poussière et de camping le chantier touche à sa fin, ce qui signifie qu'il ne reste plus que quelques finitions (sur ce point je renonce à donner une estimation, n'insistez pas, ce n'est pas la peine), un placard à créer et beaucoup de nettoyage...

Le bilan est très positif... sauf en ce qui concerne les délais. J'en suis à dix jours de travail, dont deux aidés de Chère et Tendre et trois aidés d'une copine proclamée Reine de la Plaque de Plâtre et des Bandes à Poser Entre. Sans elle, tout eut été différent...

Si je vous parle aujourd'hui de mes aventures ponçantes et peinturlurantes c'est que je note à la faveur de ce constat un net progrès à la fois dans mon approche du perfectionnisme (il y a des défauts, je les assume et en plus ils donnent un aspect campagne aux finitions, voila, c'est dit !) et dans ma gestion du stress généré par mon erreur d'appréciation initiale et par le retard pris sur le calendrier qui va m'empêcher de faire tout ce que j'avais prévu à l'origine.

Comme quoi, tout évolue, même moi...

Je viens de relire les articles précédent sur le thème du changement de vie. J'avais envie de faire une synthèse de tout cela, mais à y réfléchir de nouveau ce n'est pas forcément utile. Ce qui me semble en revanche intéressant c'est d'ajouter ici qu'un changement quel qu'il soit, s'il est bien géré, est une excellente méthode de développement personnel car il nous oblige à faire appel à de nouvelles ressources.

Le changement nous oblige à nous adapter, c'est à dire recréer un univers stable et sécurisant autour de nous de préférence en évitant de reproduire les erreurs passées. Il faut aussi penser à baliser le terrain suffisamment en amont pour éviter les embuches, et trouver les stratégies adaptées pour venir à bout des difficultés. Le changement est comme un passage. Mon métier est d'être un facilitateur de passage, et ça me plait.

Il faut aussi parfois dénouer des écheveaux complexes, noués entre le personnel et le professionnel, entre des fidélités sociales, des obligations morales, des contraintes diverses, des pressions familiales, des croyances pas forcément porteuses et aussi malheureusement des luttes d'influence. C'est ainsi qu'une volonté de changement purement « technique » (changer de travail) peut mettre à jour tout un monde invisible de contraintes plus ou moins justifiées et pourtant bien réelles. Changer nous apprend beaucoup sur notre « être au monde » : qui suis-je pour moi ? Qui suis-je moi au milieu des autres ? Qui suis-je pour chacun d'eux ? Dans cet aspect, mon métier est d'être un miroir et d'amener mes clients à se connaître un peu mieux, à exprimer ce qu'ils veulent vraiment et progresser dans le sens qui leur convient le mieux.

Je vous disais dans l'article précédent qu'on m'avait demandé si je pouvais aider quelqu'un à trouver du boulot. Techniquement c'est simple de trouver du travail : il faut répondre à des annonces, se présenter et réussir au moins un entretien, et ça y est, l'affaire est dans le sac. Et pourtant, vous savez bien que ce n'est pas aussi simple que ça. Malgré tout, tout le monde continue de se focaliser sur l'aspect « technique » de l'écriture du CV, de la lettre de motivation et de la couleur de la cravate pour l'entretien. Certes c'est important. Mais pour le reste, vous faites comment ?

C'est ça aussi mon métier : apporter de l'aide là où il y a un manque.

Bel été à vous.

J'avais envie de répondre ce soir à la question implicite de Miss Line : « c'est quoi un coach au juste ? ». J'avais également prévu de terminer ma série d'articles sur le changement de vie. Et puis il y a eu aujourd'hui.

Je me suis levé tôt. Le genre de réveil tôt qui  me rappelle des moments désagréables de ma vie professionnelle d'avant, au détail près que cette fois ci c'est plutôt l'esprit léger et joyeux que je me suis dirigé vers la gare. Objectif Paris, pour une journée qui de très chargée est passée à chargée juste à point. Chargée, agréable et profitable. Du genre : je ne regrette pas mon temps.

La rencontre du matin avait été supprimé, je l'ai donc remplacé par une heure trente de travail en sirotant un thé épicé. J'avais ensuite rendez-vous avec mon superviseur. Mon premier rendez-vous avec mon superviseur... ça compte dans une vie de coach ! Un superviseur... qu'est-ce donc que cette bête là me direz-vous ?

En deux mots, j'y reviendrai probablement plus tard, lorsqu'on travaille dans le domaine de la « relation d'aide » - avec les guillemets et les nuances qui s'imposent – il est très difficile de prendre du recul sur sa pratique. Le superviseur permet au coach de parler de sa manière de travailler, de mettre des mots sur ses difficultés, de prendre conscience parfois d'enjeux entre lui et son client. En clair, il est le coach du coach, avec en plus l'obligation de poser un œil critique sur ce qui concerne la gestion du cadre, le champ d'application et la déontologie du coach et de recadrer celui-ci quand c'est nécessaire. Par son soutien c'est un allié de poids pour le coach, et par sa vision critique une sécurité pour empêcher les dérapages. Le choix du superviseur est donc important, et la première rencontre un grand moment. Rencontrer mon superviseur c'est rencontrer le tuteur qui m'accompagnera dans mon développement professionnel, et ce tuteur là est de la gamme des mentors.

J'en viens maintenant à la seconde rencontre de la journée... Quand j'ai commencé le coaching, j'ai réalisé un site web qui a le mérite d'exister mais qui ne me donnait pas satisfaction. Cela faisait donc un moment que j'avais prévu de le refondre mais la motivation me manquait cruellement. Je ne voyais pas l'intérêt de passer du temps pour refaire un truc (private joke) moyen. Le hasard (hem !) m'a fait croiser il y a quelques semaines une pro du web. Nous avions travaillé plusieurs fois par téléphone, et là, c'était la vraie rencontre. Et c'est après un agréable déjeuner en sa compagnie et en sirotant un second tchaï que j'ai fait connaissance de ma future vitrine internet, présentée avec maestria par une professionnelle qui m'a tout bonnement épaté. Il n'y a pas à dire, si vous en doutiez, la « Com' » c'est un métier ! Retrouvez sur son blog Isabelle qui après des années de bons et loyaux services en entreprise se lance dans l'aventure de l'auto-entreprise.

J'ai terminé ma journée heureux dans la douceur et le confort du Train Bleu – plaisir exquis de chacun de mes déplacements à la Capitale. Il y a des rituels qui n'ont pas de prix, en particulier ceux qui permettent d'ancrer une bonne journée dans ses aspects les plus agréables et positifs.

Toute notre vie est faite de changement. Changer c'est abandonner quelque chose pour autre chose. C'est quelque part décider que ce que nous avons (vivons) a perdu son intérêt et qu'il est temps de le remplacer. C'est parfois aussi subir le changement. Je me souviens d'une publicité où un couple changeait de lave-vaisselle et, regardant leur enfant, larmoyaient : « on l'a eu quand on l'a eu... ». Visiblement perdre leur vieux lave-vaisselle au profit d'un autre pourtant plus moderne et performant était un déchirement et au delà du coté humoristique de la publicité, on imagine combien changer peut être difficile parfois.

Il est des décisions déchirantes, même si elles ne concernent que des biens matériels. Vendre la maison de famille au départ des grand parents, quand tout le monde est éparpillé et trop occupé pour s'en occuper. « Je ne vendrais pas la maison de mon enfance ! » ... et pourtant, quel choix avons-nous ?

En cette période de crise, nombre de personnes sont concernées par le chômage partiel, révélateur de difficultés dans l'entreprise et épée de Damoclès. Combien se posent la question de chercher ailleurs, ou de continuer de croire « que ça ira mieux bientôt » ? Chercher ailleurs veut dire trouver ailleurs, loin peut-être, devoir changer de rythme, de métier, de collègues, peut-être renoncer à des avantages ou à une partie de l'ancien salaire, peut-être quitter sa région, quitter les voisins, la maison, pour un avenir incertain et en entraînant sa famille. Devant les difficultés à surmonter beaucoup renoncent.

On me demandait l'autre jour si je pouvais aider quelqu'un à trouver du travail. A ma réponse positive on me demanda alors ce que je faisais pour ça. Concrètement, rien pour qu'elle trouve du travail. Je ne l'aide pas à faire son CV, ni à écrire ses lettres, ni n'épluche les petites annonces, ni ne fais jouer quelques relations. Rien de tout cela.

Un problème est comme un tunnel. Vous êtes dehors, vous voyez le tunnel arriver, vous entrez dedans avec  un certain courage et l'objectif d'en sortir. Parfois ces tunnels sont rectilignes et courts, facile ! Parfois ce sont des entrées de labyrinthe avec comme sur le jeu de l'oie des case « retournez au départ », des pièges et des araignées. Désespérant ! Et dans ce type de problématique, la tendance est de s'obstiner à chercher la sortie en faisant toujours plus d'effort, et malheureusement il faut bien avoir conscience qu'un peu plus de quelque chose qui ne fonctionne pas donne souvent quelque chose qui ne fonctionne pas.

Alors le coach, son boulot ce n'est pas de tenir la chandelle – si vous me permettez l'expression – pendant que vous vous échinez à tester toutes les combinaisons de couloirs possibles. Non, son job c'est de vous amener à imaginer ce que vous pourriez faire d'autre, comme passer par dessus l'obstacle (oui, mais j'ai le vertige !), contourner la difficulté (oui, mais c'est long !) et toutes les autres solutions qui d'emblée n'ont pas été abordées.

Et croyez moi si vous voulez, ça marche ! Non pas parce que je suis un bon coach (allez-y, flattez moi !), mais parce que nous possédons tous les solutions à nos problèmes et que le rôle du coach est de vous aider à la fois à regarder différemment le problème et à faire émerger ces solutions.

Alors, pour changer, faut-il être accompagné ? Non, c'est juste une question de choix personnel. Chercher la lumière tout seul avec les risques, les épreuves, le temps et aussi les satisfactions que cela peut procurer, ou se faire accompagner pour aller plus vite et plus surement là où l'on veut vraiment aller.

Finalement, changer (de vie) n'est pas une sinécure. Entre nos peurs, celles de nos proches, nos croyances et celles que nous leurs attribuons, le temps à investir et les efforts à faire, il faut encore un peu d'énergie pour monter le projet et le réaliser. Sans oublier que la vie continue, que famille et emploi mangent temps et ressources... Alors quoi, on y va ou pas ?

Malheureusement ce n'est pas encore si simple. Il reste un écueil, le plus gros... nous !

Pèle-mêle, vous avez le perfectionniste fonceur qui va tant fignoler son projet et tellement essayer de tout contrôler qu'il ne sera jamais satisfait et s'épuisera dans les détails. Son ami, le perfectionniste lucide qui sait qu'il ne sert à rien de se lancer dans ce projet car il n'arrivera jamais à la perfection et préfère ne rien faire que de faire un truc nul. Un cousin, le perfectionniste masochiste qui va poser des objectifs tellement inatteignables qu'il aura tout le loisir de se flageller face à son échec. Vous avez aussi le rêveur pragmatique qui sait que le bonheur est une légende agréable qui ne dispense pas de ramer au quotidien, le guerrier utopiste qui s'attaque au bonheur des autres sans oser regarder de trop près dans son propre jardin, le résigné pour qui tout rate toujours alors à quoi bon, etc...

Peut-être vous êtes vous reconnu dans l'un ou l'autre de ces personnages, voire dans des assemblages de certains. Rassurez-vous, tout va bien. Si nous avons parfois / souvent / toujours tel ou tel comportement, c'est parce par le passé nous avons trouvé qu'il était la réponse la plus adéquate aux situations que nous vivions alors. Et une fois ce schéma intégré, il se répète jusqu'à ce que l'on mette le doigt dessus et qu'on s'interroge sur sa pertinence aujourd'hui.

Un ami qui voulait déménager m'a un jour fait part de la description de l'appartement de ses rêves. Etant perfectionniste et ayant épousé une perfectionniste, cet appartement était la synthèse de leurs projections respectives de la perfection en matière d'appartement. Après plusieurs dizaines de visites et autant de déceptions, ils ont opté pour un appartement très correct mais qui ne remplissait pas tous les critères exigés à l'origine et à ma grande surprise s'en sont montrés satisfaits. Il m'a alors expliqué que suite à la réflexion agacée d'un agent immobilier ils s'étaient interrogés sur ce qu'ils recherchaient. Ensemble ils avaient alors repris les critères de choix et les avaient classés en trois catégories : incontournables, souhaitables, optionnels. Forcément, ça simplifie les affaires.

Cette expérience lui a permis de mesurer l'énergie perdue à chercher l'introuvable alors qu'il avait de nombreuses autres possibilités de choix tout à fait convenables. Cette prise de conscience l'a amené à prendre en compte par la suite sa tendance à la perfection, et désormais il module ses exigences et devient plus efficace dans ses actions quotidiennes.

Cet exemple montre deux choses ; la première est que souvent sans l'aide d'un tiers (l'agent immobilier ici) il n'est pas facile de mettre le doigt sur un schéma tellement ancré qu'il nous est indiscernable. La seconde est qu'une fois la prise de conscience faite, la mise en œuvre du changement est possible.

Hier une cliente me demandait s'il était nécessaire d'être accompagné par un professionnel pour changer. Je pense que la réponse sera le thème du prochain article ici.

Passez un bon week-end ensoleillé !

Il y a quelques années aux temps héroïques des modems RTC – comprenez avant l'ADSL illimité – je lisais mes courriels trois à quatre fois par semaine maximum. Comme cette pratique était générale, il était d'usage d'attendre quelques jours la réponse à un message, et personne ne s'en offusquait.

En est-il encore de même aujourd'hui ? Imaginez éteindre votre téléphone portable et ne pas vous connecter à votre compte mail pendant 24 heures, de ne les remettre en service demain que le temps de consulter les messages et de refermer tout cela ensuite. Qu'en pensez vous ? Et qu'en penseraient vos correspondants ?

Nous cherchons de plus en plus l'immédiateté, dans notre consommation, dans notre manière de vivre, dans notre rapport aux autres... Et dans notre rapport à nous-mêmes ?

Changer (quelque chose dans) sa vie nécessite du temps. Le temps d'imaginer ce que l'on veut, de se demander si c'est réalisable, de construire une stratégie, d'apprendre de nouveaux comportements, d'emmener nos proches avec nous, de désapprendre notre ancienne manière de vivre, de découvrir, et surtout... de continuer à vivre. Cette course à la rapidité, à la performance, à l'immédiat, nous amène à confondre la prise de décision et la réalisation, comme s'il était devenu impossible de décider aujourd'hui que dans quelques années nous pourrions entreprendre un changement, et nous laisser ces années pour peaufiner le projet et en faire un petit bijou de réussite, tout en douceur et en y investissant que les efforts nécessaires.

Le constat habituel est radicalement inverse. Quand quelque chose ne nous plait pas, nous serrons les dents pour continuer sur notre lancée jusqu'à ce qu'à ce que la situation soit devenue intolérable et nous force à nous mettre en mouvement dans la précipitation et la douleur. Et si on tire le bilan de cette opération on obtient des années de mal-être suivies d'efforts monstrueux pour espérer trouver un léger mieux, sans préjuger de la réussite de l'opération.

Combien êtes-vous là à vous dire « j'en ai marre de mon boulot » ? (NB : vous pouvez remplacer le mot « boulot » par : ville, maison, conjoint, patron, famille, voisin... liste non exhaustive). Et si au lieu de ce constat déprimant vous vous disiez : « et si j'imaginais que dans cinq ans j'ai un métier qui me convienne... » ?

Vous l'avez compris, imaginer un avenir agréable est porteur. Ca regonfle l'énergie, ça donne envie d'avancer et d'explorer les solutions. Et en filigrane de tout cela, il ne faut pas perdre de vue que nous sommes tributaires du présent. La passé n'est plus, l'avenir n'est pas encore. Soyez donc aujourd'hui, soignez votre quotidien, préparez demain, et imaginez maintenant ce qui vous plairait après-demain.

Carpe diem !

La première fois que j'en ai eu marre de mon métier, j'ai à peine osé me l'avouer. Quand on passe quinze ans à faire ce pour quoi on a été formé, il n'est pas forcément trivial d'imaginer être capable de faire autre chose... et d'imaginer pouvoir en vivre !

Changer de métier cela veut également dire se (re)former et avant cela encore, trouver sa voie.

Trouver sa voie c'est en premier lieu une histoire d'envie ; il « suffit » de trouver les réponses à « qu'est ce que j'aime ? », « est-ce que j'aimerais faire ça à longueur d'année ? » et ensuite « comment en vivre ? ». Nous aimons fatalement des tas de choses ; du ski aux mathématiques en passant par la cuisine ou la randonnée. Une fois déclinés nos goûts, reste à les conjuguer en métiers.

Je vous narrerai une autre fois comment de boulanger + pilote + menuisier + TGV j'en suis arrivé à coach, le TGV n'étant que le catalyseur de la réaction. L'étape dont je veux parler aujourd'hui c'est le passage dans le concret : sortir de l'intention et se mettre en action.

Passer du « j'aimerais bien devenir coach » à « je veux devenir coach » est impliquant ; en effet on passe là du rêve au projet. Cela suppose que ses bases aient été posées : l'investissement en temps et en argent a été mesuré, l'impact sur la vie des proches étudié, la faisabilité du projet semble réelle, et la motivation est là.

Puis arrive la phase concrète... avec ses questions concrètes et ses implications concrètes. « Je veux devenir coach » doit se transformer en « je vais être coach ». Et si l'école refuse ma candidature ? Et si l'école que je choisis ce n'est pas la bonne ? Et si j'échoue ? Et si finalement ça ne me plait pas ? Et si je ne trouve pas de clients ? Et si je n'arrive pas à faire vivre ma famille ? Et si... ?

On arrive là de plein pied dans le domaine des peurs et des croyances qui peuvent être tellement ancrées que parfois le projet n'arrive même pas jusque là ; une partie « raisonnable » de soi préfère s'accrocher à une situation non satisfaisante mais connue (et donc sécurisante) plutôt que d'envisager pouvoir prendre un risque.

Le rôle du coach à ce stade est d'aider son client à faire le tri entre les risques concrets (financier, stabilité familiale, etc...) et les peurs irrationnelles ou les croyances limitantes (je n'y arriverai pas, ce n'est pas possible, et si je me plante,...), puis de trouver une solution aux risques réels.

Après les « dommages collatéraux » du changement sur la famille, les peurs sont à mon sens le second frein au changement. Je vous parlerai un peu plus tard de l'obstacle suivant : le temps.